Depuis la Révolution, 75 hommes et femmes ont été honorés par la Nation pour avoir marqué l’histoire de France. Les choix ont été difficiles à faire et parfois des familles s’y sont opposées comme celles de Péguy et de Camus.

Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay devraient faire leur entrée au Panthéon le 27 mai 2015, lors de la journée nationale de la Résistance, selon la déclaration faite par le Président de la République lors de son discours en hommage à la Résistance, le 21 février 2014 au Mont Valérien.

Les trois premiers sont des résistants et répondent à l’objet de cet hommage, il n’en est pas de même pour Monsieur Jean Zay. Certes il a été interné avant d’être lâchement assassiné en juin 44 mais tant d’inconnus et de célébrités sont mortes les armes à la main ou dans des camps d’extermination que ce fait ne fait pas de lui un héros. Il n’y a pas si longtemps et concernant le capitaine Dreyfus l’ancien garde des Sceaux, Robert Badinter déclarait : « Dreyfus est une victime, certes d’un courage exceptionnel, mais une victime, et le propre du héros c’est d’avoir le courage de choisir son destin ». Monsieur Jean Zay n’est pas un héros mais une victime.

En cette année du Centenaire de la Grande guerre la provocation est ailleurs. Elle est immense, elle est inoubliable. L’auteur ne l’a jamais reniée, l’aurait-il fait qu’il est des fautes inexcusables, celle de l’atteinte au symbole par excellence de notre patrie, de notre pays, de notre nation, le drapeau.

Il faut avoir entendu ou lu «… Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement, Oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toutes les misères que tu représentes… Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs ….»

Nous condamnons totalement un éventuel transfert des cendres de Monsieur Jean Zay au Panthéon. Il est des injures qui ne se rachètent pas et qui ne peuvent s’oublier au moment de prétendre au Panthéon.

Certains diront qu’à 20 ans il a commis une faute et qu’il était bien jeune mais 20 ans c’est déjà assez vieux pour mourir pour la France pendant la Grande Guerre, la Résistance et la Libération, aujourd’hui lors des opérations extérieures, en Afghanistan, au Mali, en RCA !

Il est hautement préférable de transférer les cendres d’un Résistant, d’un Français Libre, d’un Soldat de la 1ère armée, métropolitain ou « indigène », inconnu, aux côtés de ceux qui sont la mémoire de la France. Les Français s’y retrouveront comme aussi tous les adhérents des associations patriotiques et du monde combattant représentées ici par leurs présidents.

Général de corps d’armée (2s) Dominique DELORT

Président du Comité d’Entente